organização Pascale Fontaine, ilustrações Daniela Cytryn Éditions Reflets d`ailleurs, 2013 |
Este é meu olhar para Boto, publicado no livro Contes du Brésil.
Boto, le
dauphin
- Regarde le
Boto, regarde le Boto !
Sur Ia berge
des fleuves de Ia forêt sombre, les jeunes lles baignent leurs corps et
murmurent, les yeux émerveillés:
- Regarde le
Boto, regarde le Boto!
Glissant
dans leurs pirogues, sur les fleuves de Ia jungle amazonienne, les hómmes sages
disent :
- Regarde le
Boto, regarde le Boto!
- Le Boto, le Boto, le Boto! Botoooo
...
La nuit tombe. Arrive Uauiará, le
seigneur des eaux, le protecteur des poissons. Il prend la forme du dauphin
Boto. Boto, le dauphin du fleuve Amazone, le dauphin blanc, le dauphin rose
appelé «piraia-guará», ou le dauphin bleu tucuxi».
- Regardez,
voilà le Boto qui nage vers nous, l'être enchanté, le Boto protecteur !
Il aide le
piroguier à mener sa pirogue les jours agités e tempête ; il effraie les bancs
de poissons pour qu'ils restent à la portée des pêcheurs, dans les mares et sur
les plages ; il accompagne les embarcations dans lesquelles voyagent des femmes
enceintes ; il aide les naufragés à regagner la berge en les poussant avec son
bec.
- Regardez,
voilà Ie Boto qui nage vers nous, Ie Boto conquérant, Ie Boto séducteur !
La nuit tombe. Le dauphin gagne Ies
berges des fleuves, se transforme en un beau jeune homme, grand, blanc et fort.
Vêtu de blanc, il porte un chapeau sur Ia tête qui cache l'orifice par
IequeI il respire, pour que personne ne soupçonne qu'il est un dauphin. Il part
à Ia recherche de baIs et de fêtes, chante des chansons romantiques, attire Ies
jeunes filles, danse avec elles, tombe amoureux et fait des fils, beaucoup de
fils ... sans jamais rien chercher à savoir d'eux.
Alors, Ie
peuple dit :
- Voilà Ie
fils de Boto !
- Cette
femme s'est donnée au Boto, Ie Boto, oui, Monsieur!
La nuit tombe et Ies hommes
racontent des histoires ...
Il y a de cela bien Iongtemps, une
Indienne Tapuia rentrait chez elle en pirogue. Ses bras bien galbés ramaient
avec rapidité. Ses épaules cuivrées, parées de rouge, ondulaient sous Ie
mouvement de va-et-vient de Ia rame. Le soIeil faisait briller Ies eaux agitées
par Ia brise du soir.
La jeune
fille fredonnait une vieille mélodie dont elle se souvenait, que lui avait
transmise la mere de sa mere, qui l'avait entendue de la mere de sa mere. Elle
était à un âge ou la femme se souvient encore de son enfance, mais rêve des
voluptés de Ia puberté qui s'éveille.
Elle était ainsi entre rêves et
pensées quand, sans raison, un frisson parcourut son corps. Elle fut saisie de
voir un garçon marcher entre les saules de la berge, un inconnu qui attira son
attention. Jambes robustes, agiles. Poitrine et bras musclés. Il marchait seul
et son regard était si ardent que l'Indienne rougit lorsque leurs regards se
croiserent. Confuse, elle rama au hasard, sans parvenir à se défaire de
la présence du jeune homme. Ils
resterent ainsi un moment ... Combien de temps ? Gn ne sait pas. Puis il
disparut. la jeune fille ne vit même pas le temps passer et fut surprise par la
nuit qui tomba presque subitement.
Il était
déjà tard quand elle arriva au porto. Sa vieille grand-mere l'attendait, et quand elle vit sa petite-fille en
retard, les larmes aux yeux, elle dit aussitôt :
- Est-ce que ma petite-fille aurait
vu le dauphin ?
La jeune fille rougit et Ia femme
poursuivit :
- Ah, mon enfant, pour être franche,
si tu as vu le dauphin, tu es perdue.
La jeune fille disparut. L'urutau
chanta trois fois. Dans le ciel sombre, Ia lune se leva, ronde, pleine,
argentée et mélancolique, et le village s'endormit.
Le jour suivant, l'Indienne fut
prise d'une immense tristesse. Ses yeux sombres perdirent leur éclat. Son teint devint d'une pâleur
mortelle. Elle se mit à marcher sans but. l'esprit ailleurs.
Quatre lunes plus tard, à une heure
déjà avancée de Ia nuit, les chiens commencerent à japper et se lancerent sur
les berges du fleuve ou le saut joueur d'un dauphin éclaboussait les eaux. Une
silhouette fendit Ia pénombre et descendit le ravin. C'était Ia jeune fille qui
n'arrivait pas à dormir, venue là pour se rafraichir.
Quand ses pieds foulerent le sable
fin, tout devint silencieux. Elle entra dans l'eau. Plongea. Flotta. La lune
l'épiait. Entiere à nouveau. La jeune fille nageait, plongeait, s'amusait avec
le dauphin. Frémissait...
Bien des jours plus tard, Ia jeune
fille portait un petit sur son dos et à son passage le peuple disait :
- Voilà le
fils de Boto! Voilà le fils de Boto!
Ainsi va
Boto, le dauphin enchanté, qui laisse sa marque tout au long des courants.
L'être qui se veut tant séducteur ...
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